Définition de la néophobie alimentaire


La néophobie alimentaire est un trouble alimentaire caractérisé par l’évitement et/ou la restriction d’un grand nombre d’aliments, entraînant une consommation limitée en variété et en quantité. Il a été récemment ajouté au DSM-5 pour remplacer et élargir l’ancien diagnostic de trouble alimentaire chez le nourrisson et la petite enfance. Bien qu’il soit plus courant chez les enfants et les adolescents, la néophobie alimentaire peut affecter des personnes de tout âge, genre ou milieu. Souvent confondu avec le « mangeur difficile », il passe fréquemment inaperçu.

Malgré le peu de recherches effectuées, la prévalence de ce trouble est estimée entre 0,5 % et 5 % de la population générale. Aujourd’hui, nous explorerons plus en détail la néophobie alimentaire , les signes à surveiller et les étapes pour le surmonter.

Causes
Contrairement à d’autres troubles alimentaires, les personnes atteintes de néophobie alimentaire ne restreignent généralement pas leur consommation alimentaire pour des raisons liées à l’image corporelle. Les déclencheurs de la néophobie alimentaire peuvent inclure un manque d’intérêt pour la nourriture et des sensibilités sensorielles qui provoquent de fortes aversions au goût, à la texture, à l’odeur de certains aliments. Un traumatisme passé lié à certains aliments, comme une maladie ou un étouffement, peut également être en cause.

Signes avant-coureurs et conséquences de la néophobie alimentaire
Les personnes atteintes de la néophobie alimentaire peuvent rencontrer de graves conséquences physiques et psychologiques :

  • Manque d’appétit et d’intérêt pour la nourriture
  • Anxiété lors de l’exposition à des aliments anxiogènes
  • Perte de poids
  • Retard de croissance chez les enfants et adolescents
  • Évitement de certains aliments (odeur, goût, couleur, texture, etc.)
  • Nausées ou vomissements fréquents en présence de certains aliments
  • Peur de manger à cause du risque d’étouffement et/ou de vomissement
  • Carences nutritionnelles, y compris anémie et déficiences en vitamines B et C
  • Fatigue, étourdissements, difficulté à se concentrer, sensation de froid permanente
  • Problèmes gastro-intestinaux comme ballonnements et constipation
  • Déséquilibres électrolytiques engendrant des battements cardiaques irréguliers, une pression artérielle basse, et des problèmes rénaux
  • Anxiété sociale, notamment lors de repas
  • Faible estime de soi et dépression
  • Une faible ingestion d’aliments due à une alimentation sélective peut aussi engendrer un cycle menstruel irrégulier ou à l’arrêt des règles.

Étapes pour surmonter la néophobie alimentaire
Le diagnostic précoce de la néophobie alimentaire est crucial pour la réussite du traitement. L’objectif est de rencontrer les besoins nutritionnels de la personne tout en réduisant l’anxiété liée à la nourriture.

Traitement
Le traitement varie selon la personne, en fonction des causes spécifiques du trouble. Respecter le rythme auquel la personne souhaite essayer de nouveaux aliments est capital. Forcer l’individu à manger des aliments spécifiques n’aura pas d’effet positif et pourrait même avoir un effet contraire. 

Le traitement pour la néophobie alimentaire peut nécessiter une équipe multidisciplinaire, car des aspects mentaux, médicaux et nutritionnels sont en jeu. Au sein de cette équipe, un médecin traitera en priorité les problèmes de poids, de signes vitaux et de carences nutritionnelles. Un psychologue/thérapeute spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire et un nutritionniste, également spécialisé dans ces troubles, seront également impliqués dans le traitement.

Ils détermineront l’approche la plus adaptée à chaque personne, et ces interventions pourront inclure :

Les approches peuvent inclure :

  • La Thérapie Cognitivo-Comportementale adaptée pour la néophobie alimentaire

Le but de cette approche est de creuser en profondeur pour identifier les croyances et les pensées  associées aux aliments qui provoquent la peur et en les remplaçant par des pensées moins anxiogènes.

  • La Thérapie Familiale pour enseigner des stratégies de soutien et de planification des repas.

Cette approche apprend à la famille comment soutenir au mieux la personne atteinte de néophobie alimentaire. Des stratégies de planification des repas peuvent être discutées afin de réduire le stress lié à l’imprévisibilité des repas non planifiés. Il peut également être utile de discuter de la manière de proposer des repas dans un environnement alimentaire positif et calme.

  • L’Exposition Graduelle aux aliments 

L’exposition alimentaire peut se faire progressivement, en commençant par les aliments les moins anxiogènes et en se concentrant sur un seul aliment à la fois afin de réduire l’anxiété. L’approche se fait au rythme de l’individu, sans pression. À mesure que la peur et l’anxiété associé à cet aliment diminue, il pourra passer à un autre aliment.

  • Travailler les difficultés au niveau des sensibilités sensorielles 

Il est primordial de bien comprendre le trouble afin de ne pas minimiser les difficultés des personnes qui en souffrent. Cela ne ferait que les empêcher de vouloir volontairement s’exposer à des nouveaux aliments. Surmonter la néophobie alimentaire est possible avec un accompagnement et les soins appropriés.

Chez NutriVie Santé, nos nutritionnistes spécialisés en néophobie alimentaire vous aideront ou votre proche à développer une relation plus saine avec la nourriture. Nous commençons par favoriser la compréhension du trouble avant de travailler à la satisfaction des besoins nutritionnels, la restauration du poids, et potentiellement l’introduction progressive de nouveaux aliments. Nous fournissons également aux parents les outils nécessaires pour soutenir au mieux leur enfant.

Cela commence par vous aider à mieux comprendre le trouble alimentaire. Nous travaillerons ensuite avec vous pour vous aider à répondre à vos besoins nutritionnels, d’abord avec des aliments que vous vous sentez confortables de manger et à stabiliser et maintenir un poids santé si nécessaire. Si la personne est prête à explorer de nouveaux aliments, la nutritionniste utilisera la thérapie d’exposition pour l’aider à essayer de nouveaux aliments à son rythme et de manière la moins anxiogène possible.

Nos nutritionnistes spécialisés dans les troubles alimentaires fournissent également aux parents les outils et les conseils appropriés pour les aider à gérer les situations problématiques comme les repas. Ainsi, chaque parent peut mieux accompagner son enfant en diminuant la pression d’essayer de nouveaux aliments, ce qui pourraient aggraver le problème. Que ce soit pour vous-même ou pour un proche, le rétablissement d’un trouble alimentaire est possible.

Nos nutritionnistes spécialisése sont à votre disposition dans nos cliniques. N’hésitez pas à nous contacter ici ou à appeler l’une de nos succursales à Westmount (514-965-5175) ou Dollard-des-Ormeaux (514-965-5175).

Il existe de nombreux types de troubles alimentaires; les plus communs étant l’anorexie, la boulimie, la néophobie alimentaire (ARFID) et l’hyperphagie boulimique.   De manière générale, l’hyperphagie fait référence à la consommation excessive de nourriture en une seule fois.

Selon  National Initiative For Eating Disorders, on estime que 2,7 millions de Canadiens souffrent de l’hyperphagie boulimique, et environ 1,4 million d’entre eux sont des adolescents et jeunes adultes.  L’article suivant abordera les symptômes de ce trouble, ainsi que les stratégies nutritionnelles permettant de combattre l’hyperphagie boulimique.

Symptômes et signes avant-coureurs de l’hyperphagie boulimique

Les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique peuvent présenter un ou plusieurs symptômes. Cela inclut les symptômes suivant sans cependant s’y limiter :

  • Sentiment de perte de contrôle lors d’une consommation de nourriture qui mène à une urgence de manger sans pouvoir s’arrêter
  • Vivre ces épisodes au moins une fois par semaine pendant trois mois ou plus

Pour avoir un diagnostic officiel d’hyperphagie, les personnes doivent également présenter au moins trois des symptômes suivants :

  1. Ressentir du remords, de l’embarras, de la honte, de la culpabilité ou toute autre émotion négative liée à la compulsion alimentaire
  2. Manger anormalement rapidement ou continuer à manger même après être rassasié, ou sans même se rendre compte de la quantité mangée/de ce que l’on ressent par rapport aux signaux de faim et rassasiement
  3. Manger de grandes quantités de nourriture même sans avoir faim
  4. Manger jusqu’à l’inconfort
  5. Manger seul en raison du sentiment de gêne lié à la quantité de nourriture ingérée
  6. Planifiez votre journée autour de des compulsions alimentaires
  7. Accumuler/cacher de la nourriture dans des endroits cachés

Les causes

Les chercheurs n’ont pas encore identifié la cause exacte de l’hyperphagie boulimique.  Certaines études suggèrent une corrélation entre le trouble et les niveaux de dopamine d’une personne.  (La dopamine peut interférer avec la régulation des rages alimentaires et augmenter le niveau de plaisir lors de la consommation de certains aliments).

D’autres professionnels se concentrent sur les facteurs génétiques et les antécédents familiaux, la santé mentale/émotionnelle et l’environnement. Parmi les causes environnementales et culturelles, les régimes peuvent sans aucun doute déclencher ou exacerber des sentiments de privation qui peuvent à leur tour conduire à des épisodes de compulsion alimentaire comme moyen de compensation pour le corps.

Bien qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur l’hyperphagie, l’une des choses les plus importantes à se rappeler, est que ce n’est en aucun cas la faute de la personne qui en souffre.  Il s’agit d’une maladie mentale qui peut toucher n’importe qui, quel que soit son âge, son sexe, son origine ethnique, son statut social et son poids.

Stratégies nutritionnelles pour combattre l’hyperphagie

Le rétablissement de l’hyperphagie est tout à fait possible.  Voici quelques stratégies nutritionnelles les plus efficaces pour combattre l’hyperphagie :

Ne sautez pas de repas

Si votre corps est sous-alimenté pendant la journée, il tentera souvent de compenser en augmentant les compulsions ou l’envie de manger des aliments riches en gras et en sucre le soir afin de compenser pour le manque de nourriture pendant la journée.

Par conséquent, essayez de prendre 3 repas par jour ainsi que des collations entre les repas si nécessaire.  Essayez d’inclure des protéines et des glucides dans chaque repas pour vous assurer qu’ils sont rassasiants. Si vous sentez que vous avez besoin d’idées de repas et de collations qui pourraient être adaptées à vos besoins et à votre réalité, n’hésitez pas à contacter l’une de nos nutritionnistes !

Ne suivez pas de régimes amaigrissants

Les régimes à la mode sont connus pour être restrictifs et amènent également les gens à catégoriser les aliments comme « bons » et « mauvais ».  De ce fait, les aliments dits « mauvais » deviennent les aliments interdits, ce qui les rend encore plus attrayants.  D’un autre côté, les « bons » aliments deviennent obligatoires, ce qui donne l’impression qu’ils sont davantage une corvée à manger.

Assurez-vous plutôt de nourrir votre corps avec des repas bien équilibrés avec des portions adéquates tout au long de la journée.

Misez sur des repas satisfaisants

Manger régulièrement des repas équilibrés peut sans aucun doute vous procurer un sentiment de rassasiement physique. Mais il faut aussi miser sur la satisfaction mentale, c’est-à-dire s’autoriser à manger pour le plaisir. En effet, si vous vous forcez à manger un repas sain mais qui n’est pas satisfaisant pour vos papilles gustatives, vous pourriez graviter davantage vers d’autres aliments plaisirs même si vous vous sentez physiquement rassasié. Cela pourrait être un facteur important expliquant pourquoi vous avez encore faim après avoir mangé.

Si vous n’avez pas encore consulté un professionnel de la santé, faites-le et demandez-lui son aide pour vous aider à créer des repas satisfaisants et adaptés à vos besoins.

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Pratiquez la pleine conscience lorsque vous mangez

Concentrez-vous sur le goût, l’odeur et l’apparence des aliments pendant et après le repas.  De plus, essayez d’observer comment les aliments vous font ressentir.  Vous sentez-vous énergisé, moins stressé et/ou satisfait ?  Ou bien, le repas vous a-t-il fait sentir ballonné, trop rassasié ou anxieux ?  Cela vous a-t-il causé des reflux gastriques ou des brûlures d’estomac ?

Certains peuvent choisir de prendre des notes sur ce qu’ils ont ressenti à ce moment-là dans un journal alimentaire. Par contre, cela ne doit être fait que si c’est conseillé par un professionnel de la santé, car cela peut engendrer beaucoup de culpabilité et de honte si la personne utilise le journal pour scrutiner négativement son apport alimentaire.

Enfin, essayez de minimiser les distractions pendant le repas et pendant un certain temps après.  Cela vous aidera à vous connecter davantage à votre corps. Être en contact avec les sentiments que vous ressentez pendant les repas deviendra plus facile à mesure que vous pratiquerez cela.  Vous serez de plus en plus connecté à votre corps en mangeant. 

Chercher de l’aide professionnelle

L’hyperphagie boulimique est un trouble mental complexe qui a un impact sur la santé physique, psychologique et émotionnelle d’un individu.  Il ne s’agit pas simplement d’un manque de volonté pour arrêter de manger.  Les personnes souffrant d’hyperphagie méritent des soins appropriés et dans la majorité des cas, cela nécessite l’aide d’une équipe multidisciplinaire.

C’est aussi important de se rappeler que le processus de rétablissement est un cheminement avec des hauts et des bas.  Il faudra vous accorder du temps pour rétablir votre relation avec la nourriture et votre corps. S’accorder de l’auto-compassion durant ce processus est un autre élément essentiel.  N’oubliez pas que la guérison est possible et n’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin d’aide !