L’efficacité du jeûne intermittent
sur la perte de poids
Le jeûne intermittent suscite beaucoup d’intérêt depuis les dernières années. On lui confère pleins de bienfaits sur la santé, notamment la longévité, l’amélioration du syndrome métabolique et de la fonction cognitive, la lutte contre certains cancers et bien sûr la perte de poids. Alors est-ce un mythe ou une réalité ?
Types de jeûnes intermittents
Définissons tout d’abord le jeûne intermittent. Eh bien, c’est le fait d’alterner des périodes de consommation de nourriture avec des périodes où l’on se prive de nourriture et de breuvages qui contiennent des calories. Il existe trois types de jeûnes intermittents :
- Le jeûne alternatif : Le jeûne dure entre 24 à 36 heures suivis par une journée d’alimentation régulière. Les journées de jeûne peuvent être répétées plusieurs fois dans la semaine.
- Le jeûne modifié : Communément appelé jeûne 5 : 2, ce type de jeûne consiste à manger normalement pendant 5 jours de la semaine et alterner avec 2 jours où on se limite à un seul repas dans la journée (souvent le souper) fournissant un maximum de 25 % des calories totales que l’on mange dans une journée normale.
- Le jeûne limité dans le temps : La personne va jeûner pendant la majeure partie de la journée à chaque jour sauf pendant quelques heures (généralement entre 4 à 8 heures) où la prise alimentaire est permise. Par exemple, durant la journée, la personne va jeûner jusqu’à 15h et ne mangera plus à partir de 23h jusqu’au lendemain à 15h.
Efficacité sur la perte de poids
Plusieurs études démontrent que le jeûne intermittent pourrait être favorable à la perte de poids et pourrait engendrer une perte de masse grasse ainsi qu’une réduction du tour de taille. Cependant, lorsque ces mêmes études comparent le jeûne intermittent à d’autres régimes restreints en calories, les résultats au niveau de la perte de poids sont les mêmes.
Donc, devrait-on nécessairement avoir recours à cette méthode drastique pour atteindre l’objectif de perte de poids ? Commençons d’abord par noter que plusieurs effets secondaires non-désirables peuvent résulter du jeûne intermittent : rage de faim, nausée, irritabilité, manque de concentration, fatigue, maux de tête, déshydratation et constipation entre autres. D’ailleurs les experts déconseillent de pratiquer ce genre d’alimentation pour les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et les adolescents ainsi que les personnes souffrant d’insuffisance rénale et hépatique.
De plus, si l’on regarde de plus près les études qui font l’éloge du jeûne intermittent, on constate que la majorité de ces études ont été menées à court et moyen terme, notamment jusqu’à 1 an. On ne sait donc pas si la perte de poids est soutenue à long terme si l’on continue de se priver en alternance.
Et qu’en est-il des effets psychologiques du jeûne intermittent à long terme ? Certes, certaines personnes pourraient très bien ne pas ressentir la faim et ne pas manger pendant 12 heures et plus. Mais pour beaucoup de personnes, cela peut s’avérer difficile d’ignorer leurs signaux de faim, ce qui pourrait engendrer des compulsions alimentaires et une relation malsaine avec la nourriture. D’ailleurs, il est à noter que les personnes qui ont des troubles obsessionnels avec la nourriture (hyperphagie, boulimie, orthorexie et anorexie) devraient s’abstenir de pratiquer ce genre de jeûne.
Pour l’instant, il n’y a pas assez d’évidence probante pour promouvoir le jeûne intermittent comme méthode efficace de perdre du poids à long terme, donc la prudence est de mise. Notre but n’est pas de diaboliser le jeûne intermittent car certaines personnes peuvent être à l’aise de suivre ce type d’alimentation sans observer d’effets secondaires. Mais si vous voulez suivre ce régime, nous vous encourageons à consulter un professionnel de la santé pour vous accompagner dans le processus.