Comment aider un proche qui souffre
d’un trouble alimentaire ?

Les troubles alimentaires sont définis comme des maladies mentales se caractérisant par des pensées et des comportements anormaux par rapport à tout ce qui touche la nourriture, le poids et l’image corporelle. Il existe plusieurs types de troubles alimentaires et parmi les plus répandus se trouvent:

L’anorexie : Se caractérise par une peur intense de prendre du poids, ce qui engendre une restriction alimentaire qui est accompagnée souvent d’une perte de poids significative et d’autres problèmes de santé.

La boulimie : Maladie où la personne a des rages alimentaires suivies par des comportements compensatoires tels que les vomissements, activité physique de manière intense ou la prise de laxatifs. Ce trouble peut être plus difficile à détecter étant donné que le poids reste souvent stable.

L’hyperphagie : Ce trouble alimentaire se caractérise pas des compulsions alimentaires mais contrairement à la boulimie, les comportements compensatoires (vomissements, laxatifs, etc.) ne sont pas présents.

L’orthorexie : Problème de santé mentale où l’obsession de se nourrir uniquement d’aliments santé entraîne des conséquences négatives sur la santé physique et mentale.

Bien que les troubles alimentaires deviennent de plus en plus prévalent (300 000 Québécois sont susceptibles de développer un trouble alimentaire dans leur vie), nombreuses personnes se sentent démunies face au manque de ressources et d’éducation pour le repérage et la prise en charge de la maladie. Les troubles alimentaires entrainent indéniablement beaucoup de détresse et des répercussions néfastes pour la santé physique et mentale de la personne souffrante. Mais l’entourage de ce dernier peut aussi vivre difficilement ce trouble. Voici donc quelques conseils pour aider votre proche à vaincre un trouble alimentaire et pour vous aider à mieux vivre ce genre de situation.

Premièrement, c’est important de mieux comprendre la maladie.

Un trouble alimentaire n’est pas juste une question de manque de volonté ; par exemple, vous pourrez faire plus de tort en disant à la personne anorexique qu’elle a juste besoin de manger plus pour prendre du poids ou de dire à la personne boulimique ou hyperphagique qu’elle a seulement besoin de mieux se contrôler pour ne pas céder aux compulsions. Une personne souffrant d’un trouble alimentaire a souvent une peur intense de prendre du poids, ce qui rend très difficile la simple tâche de manger. Minimiser la maladie ne fait que rajouter de la culpabilité et engendrer une baisse de l’estime de soi chez la personne qui souffre déjà d’une grande détresse.

À la place, essayer d’écouter la personne et de comprendre les difficultés qu’il ou elle vit. Durant la conversation, vous pouvez aussi manifester vos inquiétudes d’une façon bienveillante et non-jugeante. Par exemple, vous pouvez lui dire « Je m’inquiète car je vois que tu as perdu du poids drastiquement et j’ai peur cela ait des répercussions négatives sur ta santé » ou encore « Il me semble que manger t’angoisse beaucoup et que tu t’isoles à cause de cela. Veux-tu en parler ? » Ce genre de commentaire laisse plus de place à l’empathie et au dialogue au lieu de stigmatiser la personne en faisant un commentaire du genre « Je pense que tu as un trouble alimentaire et tu devrais aller consulter quelqu’un. »

Éviter certains commentaires au sujet de la valeur nutritive des aliments, sur le poids et l’apparence physique ou bien le sujet des régimes et diètes peut aussi être aidant pour la personne souffrant d’un trouble alimentaire. Ces sujets sont déjà omniprésents dans les pensées de la personne et en parler ne fera que renforcer encore plus l’obsession du poids et la restriction alimentaire.

Cheminer vers la guérison d’un trouble alimentaire peut certes être un long processus jalonné de peur et d’anxiété. Mais valoriser les efforts et le progrès aide certainement la personne à garder sa motivation pour continuer sa bataille.

Comme les troubles alimentaires sont très complexes et peuvent entraîner des conséquences sérieuses sur la santé, il est recommandé de référer la personne à des spécialistes pour une meilleure prise en charge. Il existe aussi des thérapeutes qui pourraient même vous offrir de la guidance si vous aimeriez avoir de l’aide.