Mythes et réalités courants sur les troubles de l’alimentation
Les troubles de l’alimentation sont des maladies mentales graves qui peuvent avoir plusieurs effets néfastes sur le bien-être physique, mental et social d’un individu. En effet, si elles ne sont pas traitées, elles peuvent être fatales dans certains cas. Par exemple, l’anorexie mentale présente le taux de mortalité le plus élevé de tous les troubles psychiatriques, avec environ 5 % des patients diagnostiqués qui décèdent dans la fenêtre des 4 ans suivant le diagnostic. Par conséquent, des mesures rapides sont nécessaires pour diagnostiquer les individus lorsque des signes et symptômes avant-coureurs commencent à apparaître.
Cependant, certains mythes courants sur les troubles alimentaires rendent cela difficile pour les individus de demander de l’aide ou pour leurs proches de reconnaître les signes avant-coureurs. D’où l’importance de démystifier ces mythes.
Mythe : les troubles de l’alimentation ne sont qu’une question d’alimentation et d’image corporelle
Une peur intense de prendre du poids entraînant la nécessité d’exercer un contrôle excessif sur la nourriture, peut certainement être un déclencheur de troubles de l’alimentation. Cependant, les racines du trouble alimentaire vont au-delà de la nourriture et de l’image corporelle. Ce sont des troubles complexes déclenchés par de multiples facteurs : psychologiques, génétiques et environnementaux.
Par exemple, si une personne ressent beaucoup d’anxiété, le trouble alimentaire pourrait être utilisé comme mécanisme pour gérer cette émotion et lui donner un sentiment de contrôle pour le rassurer. Dans d’autres cas, l’individu peut également souffrir d’une faible estime de soi et peut utiliser la nourriture pour contrôler son poids et sa forme corporelle dans le but d’augmenter son estime de soi et sa valeur.
Par conséquent, pour le traitement d’un trouble alimentaire, il est important de creuser en profondeur pour identifier la racine du problème et résoudre les déclencheurs sous-jacents. Ce n’est certainement pas aussi simple que de devoir se forcer à manger en cas de comportements alimentaires restrictifs ou d’avoir plus de volonté pour arrêter de manger lors des compulsions alimentaires.
Mythe : les troubles alimentaires affectent seulement les filles et les femmes
Les troubles de l’alimentation ne discriminent certainement pas selon le sexe et peuvent affecter n’importe qui. En fait, des recherches ont montré qu’environ 25 % des personnes souffrant d’anorexie et de boulimie sont des hommes.
C’est important de comprendre que les hommes sont également soumis à la pression sociétale de se conformer à une norme spécifique d’image corporelle, à savoir celle d’être tonique et musclé, et pourraient développer des troubles alimentaires dans le but d’atteindre ces normes. Cependant, en raison de la stigmatisation selon laquelle un trouble alimentaire est une condition médicale « féminine », les garçons et les hommes peuvent trouver cela difficile de demander de l’aide car ils ont peur d’être perçus comme trop faibles ou vulnérables ou parce qu’ils ne répondent simplement pas aux critères diagnostiques.
Les troubles alimentaires les plus courants chez les hommes comprennent : la bigorexie (l’obsession de gagner de la masse musculaire entrainant un surentrainement, des comportements alimentaires obsessifs et restrictifs et l’utilisation de suppléments), l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie boulimique.
Mythe : Il faut être en sous-poids pour souffrir d’un trouble alimentaire
Bien que le poids puisse être un symptôme commun observé chez les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, il est important de noter qu’il ne peut pas être utilisé comme outil de diagnostic comme le décrit le DSM-V, l’ouvrage de référence sur l’ensemble des diagnostics et critères des maladies psychiatriques et des troubles mentaux.
Par exemple, certaines personnes souffrant d’anorexie pourraient perdre du poids tout en restant dans la rangée « normale » de leur IMC. De plus, pour les personnes souffrant de boulimie, elles peuvent également sembler avoir un poids « santé » grâce à des méthodes compensatoires. Et pourtant, malgré que le poids puisse sembler « normal », les complications médicales et psychologiques peuvent être tout autant néfastes que chez une personne qui est en dessous du poids santé.
Ainsi, il est important de ne pas se fier sur le poids comme critère de diagnostic parce que les effets du trouble alimentaire sur le poids peuvent se manifester de différentes façons chez différentes personnes.
Au lieu du poids, il existe d’autres signes et symptômes physiques, psychologiques et comportementaux plus précis auxquels il faut prêter attention. En voici quelques exemples : fatigue, étourdissements, règles irrégulières ou perte de règles, diminution des signes vitaux (fréquence cardiaque et tension artérielle), anxiété et culpabilité autour de la nourriture, pensées obsessives à propose de l’image corporelle, isolement accru, etc.
Mythe : Les troubles alimentaires n’apparaissent qu’à l’adolescence
Bien que les troubles alimentaires se développent souvent à l’adolescence car il s’agit d’une période vulnérable marquée par des changements physiques, émotionnels et sociaux, les personnes de tous âges (enfants et adultes inclus) peuvent commencer à souffrir d’un trouble de l’alimentation à n’importe quelle période de leur vie. Par exemple, la neophobie alimentaire se développe généralement pendant l’enfance.
De plus, des enfants aussi jeunes que 5 ou 6 ans peuvent souffrir d’anorexie ou de boulimie. En fait, des études ont démontré que les enfants pouvaient être conscient de différents types de corps (gros et mince) dès l’âge de 3 ans. Il est donc fortement conseillé d’être prudent lorsqu’on parle d’alimentation et d’image corporelle, même lorsque les enfants sont jeunes.
D’un autre côté, l’apparition de troubles alimentaire pourrait également survenir plus tard dans la vie chez l’adulte. Par exemple, certains événements entraînant des changements corporels tels que la grossesse, le post-partum ou la ménopause pourraient engendrer une relation malsaine avec la nourriture et le corps.
Mythe : La guérison des troubles alimentaires n’est pas possible
Même si le chemin vers la guérison peut sembler long et semé d’embûches, il est tout à fait possible de guérir d’un trouble alimentaire ! Pour maximiser les chances de guérison, une équipe multidisciplinaire est recommandée. Les professionnels de la santé de cette équipe devraient être composés d’un médecin pour surveiller les signes vitaux et le poids, d’une nutritionniste spécialisée dans les troubles de l’alimentation pour aider l’individu à rencontrer ses besoins nutritionnels et travailler les interdits alimentaires, ainsi que d’un psychologue pour aborder les problèmes sous-jacents tels que le l’image corporelle, l’anxiété, la faible estime de soi, etc.
La détection précoce et la prévention des troubles alimentaires sont essentielles. C’est pourquoi il est important de briser tous les mythes entourant les troubles alimentaires et de se rappeler qu’ils peuvent toucher des individus de tout âge, sexe et poids. Il convient aussi de se rappeler que les troubles alimentaires ne sont pas seulement une question d’alimentation et d’image corporelle et que le rétablissement est possible !
Si vous reconnaissez certains signes et symptômes reliés à un trouble alimentaire chez vous-même ou chez un proche, mais que vous ne savez pas par où commencer pour demander de l’aide, vous pouvez appeler la ligne d’assistance NEDIC ou la ligne d’assistance ANEB. Ce sont des organisations à but non lucratif qui offrent une ligne téléphonique gratuite et confidentielle pour vous offrir du support.
Et bien sûr, vous pouvez aussi contacter l’une de nos diététistes spécialisées dans les troubles de l’alimentation. Lors de nos consultations individuelles, nous vous offrons un espace sans jugement rempli d’empathie où vous pourrez partager vos difficultés par rapport à l’alimentation et votre corps. Nous vous donnerons des recommandations individualisées pour vous aider à rétablir votre relation avec la nourriture en utilisant une approche de petits pas car nous sommes conscients qu’il peut être assez anxiogène de lâcher le contrôle sur la nourriture. Et si vous souhaitez nous contacter pour un appel découverte avant de prendre rendez-vous, n’hésitez pas à nous rejoindre. Nous prendrons volontiers du temps avec vous pour discuter de vos besoins, vous expliquer notre approche et pour s’assurer qu’une de nos nutritionnistes soit le bon match pour vous. Nous sommes là pour vous aider, alors n’hésitez pas à nous contacter !
Nous sommes là pour vous aider!