Le rôle de la nutritionniste spécialisée en troubles alimentaires dans l’intervention familiale
Selon des statistiques datées de janvier 2022, le taux de prévalence de l’anorexie nerveuse chez les adolescents était estimé entre 0,3 % et 1 % dans les pays occidentaux, avec des taux plus élevés signalés chez les filles que chez les garçons. Cependant, il est important de noter que ces chiffres peuvent être sous-estimés en raison des cas qui ne sont pas diagnostiqués, entre autres dû à la stigmatisation associée aux troubles alimentaires.
L’anorexie nerveuse peut indéniablement avoir des conséquences néfastes non seulement sur la personne qui en souffre, mais également sur la famille.
Voici quelques impacts négatifs sur la famille :
Détresse émotionnelle : les membres de la famille des personnes souffrant d’anorexie éprouvent souvent une détresse émotionnelle importante, notamment la peur, la frustration, la culpabilité et l’impuissance. Être témoin de la souffrance physique et émotionnelle d’un proche peut être éprouvant sur le plan émotionnel et peuvent rendre les relations familiales plus tendues.
Perturbation de la dynamique familiale : L’anorexie peut perturber la dynamique et les rôles familiaux, entraînant des conflits, des tensions et des bris de communication. Les membres de la famille peuvent se sentir dépassés par les exigences des soins et les difficultés liées au traitement.
Le concept de l’intervention familiale (Family-Based Therapy) comme approche thérapeutique
L’intervention familiale (FBT), également connue sous le nom d’Approche Maudsley, est une approche thérapeutique spécialisée pour l’anorexie nerveuse, en particulier chez les adolescents.
L’intervention familiale considère l’anorexie comme un trouble familial plutôt qu’un problème individuel. Elle reconnaît l’influence significative de la dynamique familiale sur le développement et le maintien du trouble alimentaire.
L’intervention familiale met l’accent sur l’implication active des membres de la famille dans le processus de traitement, y compris les parents ou tuteurs, les frères et sœurs et parfois les membres de la famille élargie.
L’intervention familiale pour le traitement de l’anorexie se compose généralement de trois phases, chacune avec des objectifs et des interventions spécifiques.
– Phase 1 : Durant la phase initiale, l’accent est mis sur la stabilisation ou le gain de poids si nécessaire et la normalisation des comportements alimentaires. Les parents sont encouragés à prendre en charge la réalimentation et la supervision des repas, en fournissant une structure et un soutien autour des repas.
– Phase 2 : Dans la deuxième phase, le contrôle de l’alimentation revient progressivement à l’enfant souffrant d’anorexie. L’équipe de traitement aide à faciliter la transition vers une plus grande autonomie tout en continuant d’accompagner la famille dans le maintien d’un environnement favorable pour les repas et collations.
– Phase 3 : La phase finale consiste à consolider le progrès et à préparer la prévention des rechutes. L’équipe traitante travaille avec la famille pour relever les défis récurrents et renforcer les habitudes saines.
L’intervention familiale implique généralement une équipe multidisciplinaire de professionnels de la santé, comprenant des médecins, des thérapeutes et des diététistes.
Le rôle de la diététiste spécialisée dans les troubles alimentaires au sein de l’intervention familiale est crucial pour le succès global du traitement. Voici quelques aspects clés du rôle de la diététiste dans le traitement de l’anorexie dans le cadre de l’intervention familiale :
Évaluation nutritionnelle : Au début du processus, la nutritionniste spécialisée dans les troubles alimentaires fait généralement une évaluation complète de l’état nutritionnel de l’individu, y compris ses habitudes alimentaires, son historique de poids, ses carences nutritionnelles et toute complication médicale liée au trouble alimentaire. Cette évaluation est essentielle à la formulation de recommandations adaptées aux besoins de l’individu.
Planification et support pour les repas: Basée sur l’évaluation nutritionnelle, la diététiste collabore avec la famille pour élaborer un plan structuré pour s’assurer d’une nutrition adéquate pour soutenir la santé physique et psychologique de l’individu. Ce plan alimentaire comprend généralement des repas et des collations équilibrés répartis tout au long de la journée, avec des conseils par rapport aux portions et aux choix alimentaires.
Éducation et psychoéducation : La diététiste fait l’enseignement auprès de la personne et sa famille sur l’importance de la nutrition dans le processus du rétablissement du trouble alimentaire. Cela peut inclure l’explication des conséquences physiologiques de la malnutrition, démystifier les croyances populaires sur l’alimentation et le poids et fournir des conseils pratiques pour la préparation et la planification des repas.
Soutenir la réalimentation : Au cours de la phase initiale de l’intervention familiale, lorsque l’accent est mis sur la réalimentation et le rétablissement de la santé physique de l’individu, la diététiste joue un rôle crucial en soutenant la famille tout au long de ce processus. Elle fournit des conseils à la famille si elle est confrontée à de la résistance de l’individu à augmenter son apport alimentaire, la gestion de l’anxiété et la résolution des conflits pouvant survenir pendant les repas.
Collaboration avec l’équipe de traitement : La nutritionniste spécialisée en troubles alimentaires travaille en collaboration avec d’autres membres de l’équipe traitante pour s’assurer d’une approche globale et coordonnée du traitement. Cela peut impliquer une communication régulière, le partage de mises à jour sur le progrès et l’ajustement du plan de traitement si nécessaire.
Soutien pour le maintien et pour éviter les rechutes : Après les phases initiales de l’intervention familiale, la diététiste continue de fournir un soutien continu à l’individu et à sa famille dans leur transition vers une plus grande autonomie et un rétablissement à long terme. Cela peut impliquer de surveiller l’état nutritionnel, d’aborder des stratégies de prévention des rechutes et de promouvoir une relation saine avec la nourriture et l’image corporelle.
Le rôle de la diététiste dans l’intervention familiale est une partie intégrante du processus pour le traitement de l’anorexie chez les jeunes. En fournissant son expertise en nutrition et en collaborant étroitement avec l’équipe de traitement, la diététiste contribue à optimiser les résultats du traitement et à promouvoir un bien-être durable à long terme. Si vous avez besoin d’aide, nous sommes là ! N’hésitez pas à nous contacter !