Comment faire face à son trouble alimentaire durant la pandémie ?
Un trouble alimentaire est souvent plus fort en temps de solitude, d’incertitude et d’anxiété. Bref, tous les éléments qui sont accentués durant ce temps de pandémie du Corona virus. Par conséquent, une personne souffrant d’un trouble alimentaire peut faire face à beaucoup de défis qui amènent son lot de détresse et de souffrance. Pour vous apporter de l’aide et du support, nous avons identifié plusieurs problématiques qui peuvent surgir durant ces moments difficiles et nous vous offrons des stratégies pouvant vous aider à mieux les gérer.
La solitude impacte négativement mon comportement alimentaire
Les pensées reliées au trouble alimentaire est davantage présent lorsque vous êtes seul ou quand vous avez plus de temps libre.
Il est certes très important de suivre les consignes de distanciation physique mais il est essentiel de garder contact avec votre entourage. Essayez de rester connecter par téléphone ou par internet avec votre famille, vos amis et votre professionnel de la santé. Vous vous sentirez peut-être moins seul dans votre combat contre la voix du trouble alimentaire que vous entendez dans votre tête.
De plus, pour vous distraire, essayez des activités qui vous procurent du plaisir. Ça pourrait être la lecture, sortir dehors pour une marche, écouter de la musique, jouer au jeu vidéo, etc.
Si vous vous sentez seul durant les repas, vous pouvez aussi vous joindre sur Instagram à une communauté de thérapeutes et diététistes spécialisés en trouble alimentaire (@covid19eatingsupport) qui mangent avec vous en directe sur Instagram. Pour la communauté francophone, il y a aussi le groupe de nutritionnistes @onmangeensemble sur Instagram qui offrent du support lors des repas afin de briser l’isolement.
Vous pouvez également utiliser la ligne téléphonique gratuite offerte par ANEB, un organisme à but non lucratif dont la mission est de fournir un soutien à toute personne souffrant d’un trouble de l’alimentation.
J’ai peur de perdre contrôle et d’avoir des compulsions alimentaires pendant le confinement
Premièrement, c’est important d’accepter et de normaliser les émotions que vous vivez. C’est complètement compréhensif de se sentir plus stressé, anxieux, triste et dépassé par les évènements en ce moment. Pour beaucoup d’entre nous, se tourner vers la nourriture pour trouver du réconfort est un mécanisme pour nous aider à gérer nos émotions et c’est bien normal d’avoir recours à cette activité !
Le moins de culpabilité que vous allez ressentir de manger vos émotions, le plus connecté que vous allez être avec votre corps. Ce sera plus facile pour vous de savourer pleinement vos aliments et d’écouter votre satiété; ce qui pourra diminuer la fréquence et la quantité de nourriture lors des rages alimentaires.
Bien que manger ses émotions soit parfaitement normal, cela peut devenir plus problématique quand c’est la seule solution pour gérer ses émotions. Si vous avez identifié que c’est votre cas, essayez de penser à d’autres activités qui pourraient vous aider à vous sentir mieux.
Une autre stratégie pour minimiser les pertes de contrôle, est de garder une certaine structure alimentaire même quand vous êtes confiné à la maison.
Manger vos 3 repas et collations durant le jour donnera le signal à votre corps que vous continuez à le nourrir même si la routine a été chamboulée. Cela évitera que vous soyez affamé, ce qui pourrait être un autre élément déclencheur des compulsions.
Que faire si je ne trouve pas les aliments que je suis confortable de manger à l’épicerie ?
Un trouble de l’alimentation aime rester dans sa zone de confort. Mais il se pourrait que votre épicerie manque de certains de vos aliments «sécurisants » ou que vous ne puissiez pas aller aussi souvent pour en acheter.
Si vous ne trouvez pas vos aliments «sécurisants » à l’épicerie, il sera utile et pratique d’avoir un plan de dépannage. Essayez de penser à d’autres substituts alimentaires qui ne déclencheront pas trop d’anxiété pour vous d’acheter et de garder dans la maison. Si vous manquez d’idées de substituts, vous pouvez parler à votre professionnel de la santé de la planification des repas.
Tout en respectant les directives relatives à la distanciation physique, vous pouvez également demander à votre entourage s’ils ont vos aliments manquants ou s’ils peuvent les ramasser dans une épicerie pour vous.
J’ai peur de ne pas bouger suffisamment maintenant que les centres d’entraînement sont fermés
Souvent, le besoin de s’entrainer (des fois de façon compulsive) fait partie d’un trouble alimentaire. Ainsi, il est important de s’autoriser à se reposer et à relaxer.
Rappelez-vous que vous ne devez pas brûler des calories en faisant de l’exercice pour vous justifier votre droit de manger. On mange pour la survie, pour que le corps continue à fonctionner. Par exemple, pour pouvoir respirer, pour que le cœur continue de battre, pour maintenir la température du corps, etc. Et on mange aussi pour le plaisir !
Si vous ressentez le besoin de bouger, pensez à des activités d’intensité modérée comme la marche ou le yoga et mettez l’emphase sur le plaisir de bouger au lieu d’utiliser l’activité physique comme un moyen de contrôler son poids.
J’ai peur de perdre du poids durant le confinement
Sur les réseaux sociaux, nous sommes bombardés d’information sur comment bien s’alimenter et s’entrainer à la maison dans le seul but d’éviter la prise de poids. Ces vidéos, photos et articles peuvent indéniablement exacerber la voix du trouble alimentaire; ce qui pourrait engendrer la restriction et peut-être les pertes de contrôle.
Essayez de limiter le temps passer sur les réseaux sociaux ou arrêtez de suivre certains comptes que vous jugez néfaste pour votre rétablissement.
Vivre cette pandémie est sans aucun doute très difficile et les personnes aux prises avec un trouble alimentaire ou avec des comportements alimentaires malsains sont davantage confrontées à leurs démons. N’hésitez surtout pas à chercher de l’aide si vous ressentez le besoin.
Vous n’êtes pas seul…nous sommes là avec vous !